- Le roman des pôlesLe Brun, Dominique; Etienne, Jean-Louis
Description | 967 p. : ill., couv ill. en coul ; 20 cm |
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Contient | De l'Atlantique au Pacifique par les glaces arctiques /Amundsen, Roald Au pôle Sud /Amundsen, Roald Le Français au pôle Sud /Charcot, Jean-Baptiste |
Cote | Localisation | Statut |
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910.911 ROM |
Editeur | Paris : Omnibus, 2008. |
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Notes | Glossaire. |
Langue | Français. |
Indice | 910.911 |
ISBN | 9782258076983 |
Centre d'intérêts | Récits de voyage, explorations et découvertes |
Voir aussi | Sujet : Exploration ![]()
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Médias
Fridtjof Wedel-Jarlsberg Nansen, né le à Store Frøen près de Christiania[Note 1] et mort le dans sa propriété de Polhøgda à Lysaker dans la commune de Bærum, est un explorateur polaire, scientifique, homme d'État et diplomate norvégien.
Champion de ski et de patinage sur glace dans sa jeunesse, il dirige la première traversée de l'intérieur du Groenland en 1888 et acquiert une renommée internationale après avoir atteint un record de latitude nord de 86°13' lors de son expédition au pôle Nord de 1893 à 1896. Bien qu'il prenne sa retraite de l'exploration après son retour en Norvège, ses techniques et ses innovations dans la locomotion, l'équipement et les vêtements adaptés au milieu polaire ont influencé toute une série d'explorations ultérieures de l'Arctique et de l'Antarctique.
Nansen étudie la zoologie à l'université de Christiania et travaille ensuite en tant que conservateur au musée de Bergen où ses travaux sur le système nerveux des animaux marins lui valent un doctorat. Il aide à établir les théories modernes de la neurologie. Après 1896, son principal sujet d'étude devient l'océanographie et, dans le cadre de ses recherches, il fait de nombreuses expéditions scientifiques, principalement dans l'océan Atlantique Nord, et contribue au développement d'équipements océanographiques modernes. Connu comme l'un des plus éminents citoyens de son pays, Nansen s'est prononcé en 1905 pour la fin de l'union de la Norvège et de la Suède et contribue à persuader le prince Charles de Danemark — futur Haakon VII de Norvège — d'accepter le trône de l'État nouvellement indépendant. Entre 1906 et 1908, il sert comme représentant de la Norvège à Londres, où il aide à négocier le traité qui garantit l'intégrité du statut indépendant de la Norvège.
Dans la dernière décennie de sa vie, Nansen se consacre essentiellement à la Société des Nations, après sa nomination en 1921 en tant que Haut-commissaire pour les réfugiés. En 1922, il reçoit le prix Nobel de la paix pour son travail au nom des victimes déplacées de la Première Guerre mondiale et des conflits liés. Parmi les initiatives qu'il introduit se trouve le « passeport Nansen » pour les apatrides, un certificat reconnu par plus de cinquante pays. Il travaille pour le compte des réfugiés jusqu'à sa mort soudaine en 1930, après que la Société eut établi l'Office international Nansen pour les réfugiés afin de s'assurer que ses travaux se poursuivent. Cet office reçoit le prix Nobel de la Paix en 1938. Nansen est honoré par de nombreuses nations et par de nombreux toponymes, en particulier dans les régions polaires.
La famille Nansen est originaire du Danemark. Hans Nansen (1598-1667), un commerçant, est l'un des premiers explorateurs de la région de la mer Blanche de l'océan Arctique. Par la suite, il s'installe à Copenhague et devient maire de la ville en 1654. Les générations suivantes de la famille Nansen résident à Copenhague jusqu'au milieu du XVIIIe siècle où Ancher Antoni Nansen s'installe en Norvège, territoire qui est à l'époque une province danoise. Son fils, Hans Leierdahl Nansen (1764-1821), est un magistrat dans le district de Trondheim, puis plus tard à Jæren. Après la fin du Royaume du Danemark et de Norvège en 1814, et donc la séparation de la Norvège et du Danemark, il entre dans la vie politique norvégienne en tant que représentant de Stavanger dans le premier Storting (le parlement norvégien) et devient un ardent défenseur de l'union avec la Suède. Hans Leierdahl Nansen meurt en 1821, laissant un fils de quatre ans, Baldur Fridtjof Nansen, le père de l'explorateur Fridtjof Nansen[1].
Baldur est un avocat qui obtient un poste à la Cour suprême de Norvège. Il se marie deux fois, la deuxième fois à Adelaide Johanna Isidora Wedel-Jarlsberg, une nièce d'Herman Wedel-Jarlsberg qui avait participé la constitution norvégienne de 1814 et a ensuite été le gouverneur général de Norvège auprès du roi de Suède[2]. Baldur et Adelaide s'installent à Store Frøen, un domaine à quelques kilomètres au nord de la capitale norvégienne, Christiania[Note 1]. Le couple a trois enfants : le premier meurt en bas âge, le second, né le , est Fridtjof Nansen[3],[4].
La ruralité de Store Frøen a une influence sur l'enfance de Nansen. Les principales activités de l'été sont la natation et la pêche, tandis qu'en automne, le passe-temps principal est la chasse en forêt. L'hiver est consacré principalement au ski, que Nansen commence à pratiquer à l'âge de deux ans, sur des skis improvisés[4]. À l'âge de dix ans, il pratique, contre l'avis de ses parents, le saut à ski à l'installation d'Husebyrennet proche. Cet exploit a des conséquences proches d'être désastreuses, puisqu'à l'atterrissage ses skis se plantent profondément dans la neige et Nansen manque de se tuer[3]. L'attrait de Nansen pour le ski n'est cependant pas diminué, même si ses réussites sont éclipsées par celles des skieurs de la région montagneuse de Telemark, où un nouveau style de ski était en cours d'élaboration.
À l'école, Nansen travaille correctement sans montrer d'aptitudes particulières[4]. Les études occupent la deuxième place de ses préoccupations après le sport ou les expéditions dans les forêts où il vivait « comme Robinson Crusoé » pendant des semaines[5]. Par de telles expériences, Nansen a acquis un degré marqué d'autonomie. Il est devenu un skieur accompli et un patineur très doué. À l'été 1877, Adelaide Nansen meurt subitement. Affligé, Baldur Nansen vend la propriété Store Frøen et déménage avec ses deux fils à Christiania[6]. Les qualités athlétiques et sportives de Nansen continuent à se développer et, à dix-huit ans, il bat le record du monde de patinage sur la distance d'un mile (1,6 kilomètre) et, l'année suivante, il gagne le championnat national de ski de fond, un exploit qu'il répétera à onze reprises[7].
En 1880, Nansen passe son examen d'entrée universitaire, « l'Examen artium ». Il décide d'étudier la zoologie, expliquant plus tard qu'il a choisi ce domaine parce qu'il pensait qu'elle offrait la chance d'une vie au grand air. Il commence ses études à l'université de Christiania au début de l'année 1881[8].
Début 1882, le professeur Robert Collett du département de zoologie de l'université propose à Nansen de faire un voyage en mer, pour étudier la zoologie de l'Arctique. Nansen est enthousiaste et s'arrange avec le commandant du phoquier Viking Axel Krefting, une connaissance récente[9]. Nansen eut là, comme il l'écrira, une « première expérience fatale qui [l'a] égaré loin de la vie tranquille de la science »[9]. Le voyage commence le et dure cinq mois. Dans les semaines avant la chasse, Nansen est en mesure de se concentrer sur des études scientifiques[10]. À partir d'échantillons d'eau, il montre que, contrairement à l'hypothèse en vigueur, la glace de mer se forme sur la surface de l'eau plutôt qu'en dessous. Il démontre aussi que le Gulf Stream coule sous une couche d'eau froide de surface[11]. Au cours du printemps et début de l'été, le Viking parcourt la zone entre le Groenland et le Svalbard à la recherche de phoques. Nansen devient un très bon tireur et en un jour il enregistre fièrement que son équipe a abattu 200 phoques. En juillet, le Viking reste pris dans la glace près d'une section inexplorée de la côte du Groenland. Nansen veut aller à terre, mais cela est impossible[10]. Toutefois, il commence à développer l'idée que l'inlandsis du Groenland peut être exploré ou même franchi[7]. Le 17 juillet, le navire se libère de la glace et, au début du mois d'août, est de retour dans les eaux norvégiennes[10].
Nansen ne reprend pas d'études formelles à l'université et, au lieu de cela, sur la recommandation de Collett, il accepte un poste de conservateur au département de zoologie du musée de Bergen en 1882-1883. Il passe les six années suivantes de sa vie à faire une tournée de six mois sabbatiques en Europe et des études avec des personnalités importantes telles que Gerhard Armauer Hansen, le découvreur du bacille de la lèpre[12], et Daniel Cornelius Danielssen, le directeur du musée qui avait fait de ce dernier un centre de recherche scientifique et d'études[13]. Nansen étudie le domaine de la neuroanatomie, thème alors relativement inexploré, en particulier le système nerveux central des créatures marines peu complexes. En février 1886, il publie un document résumant ses recherches à ce jour, dans laquelle il déclare que des « anastomoses ou des unions entre les différentes cellules ganglionnaires » n'a pas pu être démontré avec certitude. Ce point de vue orthodoxe, confirmé par les recherches simultanées de l'embryologiste Wilhelm His et du psychiatre Auguste Forel, fait de Nansen le cofondateur de la théorie moderne du système nerveux. Son article ultérieur, « La structure et combinaison d'éléments histologiques du système nerveux central », publié en 1887, devient sa thèse de doctorat[14].
L'idée d'une expédition à travers l'inlandsis du Groenland germe dans l'esprit de Nansen lors de ses années passées à Bergen. En 1887, après la présentation de sa thèse de doctorat, il commence finalement à organiser ce projet. À cette époque, les deux passages les plus significatifs dans l'intérieur du Groenland sont ceux d'Adolf Erik Nordenskiöld en 1883 et de Robert Peary en 1886. Les deux hommes et leurs équipes étaient partis de baie de Disko sur la côte ouest et avaient parcouru environ 160 kilomètres vers l'est avant de faire marche arrière[15]. En revanche, Nansen propose un voyage d'est en ouest, se terminant à la baie de Disko plutôt que l'inverse. Une équipe partant de la côte ouest habitée serait, expliquait-il, obligée de faire un aller-retour car aucun navire ne pouvait être certain d'atteindre la dangereuse côte est pour les y attendre[16]. En partant de l'est, à supposer qu'un débarquement par navire puisse se réaliser là, Nansen ferait un aller simple vers une zone peuplée. L'équipe n'aurait pas de base sûre en cas de difficulté, donc la seule solution serait de continuer vers l'avant et cette situation s’accordait complètement à la philosophie de Nansen[17].
Nansen évite l'organisation complexe et lourde en main-d'œuvre des autres explorations en Arctique et il prévoit pour son expédition un groupe limité à six personnes. Les provisions et l'équipement seraient tractés par les hommes sur des traîneaux légers spécialement conçus pour cela. Une grande partie de l'équipement, y compris les sacs de couchage, les réchauds pour la cuisine et les vêtements, doit également être conçue[18]. Ces plans reçoivent un accueil globalement peu enthousiaste dans la presse[19] avec le sentiment que l'entreprise est insensée[20]. Une critique va même jusqu'à douter de ce pari en mettant en avant le risque important de périr dans cette tentative[21]. Le parlement norvégien refuse de fournir un soutien financier, estimant qu'une telle entreprise risquée ne devait pas être encouragée. Le projet est finalement lancé avec un important don d'un homme d'affaires danois, Augustin Gamél, et le reste des fonds est issu principalement de petites contributions de compatriotes de Nansen, grâce à une collecte de fonds organisée par des étudiants à l'université[22].
Malgré la publicité négative, Nansen reçoit de nombreuses candidatures pour être admis dans son équipe. Voulant de très bons skieurs, il tente de recruter des skieurs de télémark mais ses démarches échouent[23]. Nordenskiöld conseille à Nansen de s'intéresser aux Samis (Lapons), peuple autochtone notamment présent dans le comté de Finnmark au Nord de la Norvège et habitué aux conditions extrêmes et à la neige. Nansen en recrute deux. Les places restantes sont attribuées à Otto Sverdrup, un ancien capitaine qui avait plus récemment travaillé comme forestier, Oluf Christian Dietrichson, un officier de l'armée, et Kristian Kristiansen, une connaissance de Sverdrup. Tous ont l'expérience de la vie en plein air dans des conditions extrêmes et sont des skieurs expérimentés[24]. Juste avant le départ de l'équipe, Nansen passe un examen formel à l'université qui avait accepté sa thèse de doctorat. Il défend son travail devant des examinateurs et part avant de connaître le résultat[24].
Le , Nansen et son équipe quittent à bord du Jason le port d'Ísafjörður dans le Nord-Ouest de l'Islande. Une semaine plus tard, la côte est du Groenland est en vue mais les progrès sont entravés par une épaisse banquise. Le 17 juillet, avec la côte encore à 20 kilomètres, Nansen décide de mettre à l'eau de petites embarcations pour rejoindre la terre et le fjord Sermilik, situé près du village de Sermiligaaq, car Nansen estime que ce fjord pourrait offrir une voie vers l'inlandsis[25].
L'équipe quitte le Jason « dans la bonne humeur et avec [l'espoir] d'un résultat heureux » selon le capitaine du navire[25]. Pourtant, l'équipe ne peut atteindre le rivage à cause des conditions météorologiques et maritimes. Frustrés, les hommes dérivent vers le sud avec la glace pendant plusieurs jours. La plupart de ce temps est consacré à camper sur la glace même, car il est trop risqué de continuer à utiliser les embarcations. Le 29 juillet, les hommes se retrouvent à 380 kilomètres au sud du point où ils avaient quitté le navire. Ce jour-là, ils parviennent finalement à atteindre la terre, mais sont trop loin au sud pour commencer la traversée. Après un bref repos, Nansen ordonne à l'équipe de reprendre les embarcations pour ramer vers le nord[26].
Les douze jours suivants, l'équipe lutte contre le courant côtier pour remonter. Le premier jour, les hommes rencontrent un grand campement d'Eskimos près du cap Bille[27] et après quelques contacts occasionnels avec la population indigène, le voyage continue. Le 11 août, après avoir parcouru environ 200 kilomètres et atteint la baie d'Umivik, Nansen décide que, même s'ils sont encore loin du point de départ prévu, ils doivent commencer la traversée avant que la saison ne soit trop avancée pour voyager[28]. À Umivik, ils passent les quatre jours suivants à préparer le voyage avant de partir le soir du 15 août. Ils se dirigent vers le nord-ouest, vers Christianshåb (désormais Qasigiannguit) sur la côte ouest du Groenland, dans la baie de Disko, soit à 600 kilomètres de là[29].
Par la suite, l'équipe a du mal à faire l'ascension de l'inlandsis à cause d'une surface traîtresse avec de nombreuses crevasses cachées, d'autant que le temps est généralement peu favorable au voyage. Une fois, la progression est interrompue pendant trois jours par de violents orages et une pluie continue[30]. Le 26 août, Nansen conclut qu'il n'y a désormais plus de chance d'atteindre Christianshåb à la mi-septembre, période où le navire se voit obligé de partir pour éviter d'être pris par la glace. Il ordonne donc un changement de cap, presque plein ouest vers Godthåb (désormais Nuuk), un voyage plus court d'au moins 150 kilomètres. Les autres hommes, selon Nansen, saluent ce changement[31]. L'équipe continue d'avancer jusqu'à ce que le 11 septembre, elle atteigne une altitude de 2 719 mètres, le sommet de la calotte glaciaire. À partir de là, le voyage étant en pente descendante, il devient plus aisé, malgré un terrain et un temps toujours difficiles[32]. Le 26 septembre, les hommes parviennent à l'orée d'un fjord qui court en direction de Godthåb. Avec des matériaux disponibles, Sverdrup construit un bateau de fortune et le 29 septembre l'équipe commence la dernière étape du voyage, naviguant sur le fjord[33]. Cinq jours plus tard, le , ils atteignent Godthåb où ils sont accueillis par le représentant danois de la ville. Les premiers mots de ce dernier sont pour informer Nansen qu'il avait reçu son doctorat, une question qui est à ce moment-là bien loin de ses préoccupations[34]. La traversée est réalisée en quarante-neuf jours et pendant tout le voyage, l'équipe a maintenu soigneusement des relevés météorologiques, géographiques et d'autres informations sur l'intérieur du Groenland, qui était jusque-là inexploré[7].
Editeur : Gallimard Date de parution : 2008 Description : In-8, 434 pages, broché, occasion, très bon état. Envois quotidiens du mardi au samedi. Les commandes sont adressées sous enveloppes bulles. Photos supplémentaires de l'ouvrage sur simple demande. Réponses aux questions dans les 12h00. Librairie Le Piano-Livre. Merci