Ce livre réunit deux courts textes d'Andrés Barba. Dans Août, octobre, la tension de l'adolescence de Tomás atteint son paroxysme lorsqu'il retourne, avec sa famille, dans le petit village où il a l'habitude de passer l'été. Là, les évènements s'enchaînent avec une force irrépressible à la suite de sa découverte soudaine de la sexualité et de la violence, de la mort et de la transgression. Lorsqu'il se regarde dans le miroir, Tomás voit quelqu'un dont les pensées ont toujours un temps de retard sur les actions, [...] particulièrement quand une situation inconfortable l'oblige à faire des choses qu'il ne se pardonnera jamais. C'est le moment où il réalise qu'il doit affronter la seule personne en mesure de le juger, et lui pardonner. Août, octobre est l'un de ces rares romans qui ont le courage et la capacité de comprendre cet âge violent, ambigu et vulnérable qu'on appelle " l'adolescence ". Andrés Barba résout l'histoire grâce à une maîtrise psychologique qui a fait de lui l'un des plus grands auteurs de sa génération. Un mélange explosif qui allie Le Bel Eté de Cesare Pavese et le personnage d'Elephant de Gus Van Sant. Dans Mort d'un cheval, un professeur et son étudiante, qui entretiennent une relation ambiguë, se rendent chez des amis à la campagne pour le weekend. Alors qu'ils sont sur le point d'arriver, ils se retrouvent sur les lieux d'un accident de la route dans lequel un cheval a été mortellement blessé. Les deux amants tentent d'apporter leur aide, ce qui mènera à leurs premiers désaccords mais également à leur premier vrai moment de tendresse. Grâce à l'analyse des douces tensions qui définissent les rencontres amoureuses, Andrés Barba décrit l'atmosphère fragile entre deux personnes.
Amour, attraction physique et fascination : tels sont les sentiments inattendus et dérangeants qu'éprouvent Manuel et Verônica à l'égard de Teresa. A quatorze ans, Teresa n'est pas une adolescente comme les autres. Légèrement handicapée, souvent mutique, elle semble inaccessible. Elle devient progressivement la caisse de résonance des sentiments de Verônica, sa soeur aînée, et de Manuel, trentenaire désorienté qui a été son moniteur dans un camp de vacances. Liés par leur attachement réciproque pour Teresa, ces deux [...] personnages développent une relation particulière qui les mène à affronter leurs doutes, leurs peurs et leur culpabilité.
Son père est mort sur le coup, et sa mère ensuite à l'hôpital. Marina a appris à dire cela calmement, sans émotions, comme elle dit son nom, le nom de sa poupée, également appelée Marina, et son âge. Ses parents ont été tués dans un accident de voiture et elle vit désormais dans un orphelinat, entourée d'autres petites filles. Mais Marina n'est pas comme les autres. Elle est à la fois marginalisée et objet de fascination. Dans ce monde de l'enfance, curieux, hyperréaliste, incroyablement sérieux, Marina et ses camarades [...] jouent aux jeux du désire et de la lutte. Les rituels quotidiens de la récréation, du déjeuner et du coucher sont imprégnés d'horreur, une horreur mêlée aux flammes sombres de l'amour. Lorsque Marina présente à ses amies Marina La Poupée, elle enclanche un processus duquel les petites filles vont se retrouver prisonnières. Ecrit dans une prose hypnotique, lyrique, alternant le point de vue de Marina, et le " nous " choral des autres orphelines, l'auteur évoque la douleur de la perte et le besoin de reconnaissance. Rappelant Daphne du Maurier, Shirley Jackson, Guillermo Del Toro et Mariana Enriquez, Les Petites Mains est un tour de force magnifiquement maîtrisé, une histoire à lire avant d'aller se coucher pour maintenir le lecteur éveillé.
Jungle au vert intense, fleuve boueux et langueur tropicale : nous sommes dans la ville de San Cristobál en 1993. Là, le pittoresque côtoie la noirceur, comme le découvre notre narrateur : jeune fonctionnaire aux affaires sociales, il doit y mettre en place un programme d'intégration des communautés indigènes de la région. Très vite, la torpeur locale est perturbée par l'arrivée d'enfants, inconnus et presque sauvages, qui pillent les rues. Mais d'où sortent tous ces enfants ? Quelle est cette langue qu'ils parlent et qui [...] n'appartient qu'à eux ? D'abord étonnante et vaguement inquiétante, leur présence aura des conséquences tragiques. Vingt ans plus tard, l'ancien fonctionnaire se souvient et revient sur la succession d'événements ayant conduit au drame. Dans une échappée à l'ordre établi par les adultes, Andrés Barba nous invite à redéfinir notre idée même de l'enfance avec cette grande fable qui nous hantera longtemps.