- Le Juge et l'assassinTavernier, Bertrand; Noiret, Philippe; Galabru, Michel; Huppert, Isabelle; Brialy, Jean-Claude; Aurenche, Jean; Sarde, Philippe
Description | 1 DVD, 110mn, Couleur |
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Cote | Localisation | Statut |
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DVD JUG |
Editeur | Studio Canal, 2001. |
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Notes | Prêt + consultation. 1976. |
Langues | Français;Allemand;Italien. |
Langue d'origine | Français. |
EAN | 3339161277202 |
Centre d'intérêts | Cinéma français |
Intérêt Opsys | Cinéma français |
Interviews, sur le tournage, bande-annonce, photos, filmographies. Inspiré d'un cas de folie clinique du XIXe siècle, un homme, ayant deux balles dans la tête, parcourt les routes en violant et tuant. Un juge l'identifie et gagne sa confiance...
Médias
Philippe Noiret est un acteur français, né le à Lille et mort le à Paris.
Considéré comme un des grands acteurs du cinéma français, il a reçu deux César du meilleur acteur : en 1976 pour Le Vieux fusil et en 1990 pour La Vie et rien d'autre.
Philippe Noiret est issu d'une famille de la petite bourgeoisie provinciale. Son père, Pierre Georges Noiret, descendant d'une vieille souche picarde, est vendeur de faux-cols dans une grande maison de confection, les Établissements Sigrand[1]. Mais il est aussi passionné de littérature, de textes d'auteurs et de poésie. Sa mère, Lucy Clémence Ghislaine Heirman, d'origine belge, est femme au foyer. Dans son enfance, Philippe reçoit une éducation catholique[2].
Après de multiples déplacements (Lille, Boulogne-sur-Mer, Berck, Lyon et même le Maroc entre 1936 et 1938), Philippe Noiret passe son enfance à Toulouse en Midi-Pyrénées, région à laquelle il est resté très attaché (il possèdait une maison traditionnelle, où il se ressourçait régulièrement lorsqu'il ne travaillait pas et où il cultivait sa passion de l'élevage de chevaux à Montréal dans l’Aude, à vingt kilomètres à l'ouest de Carcassonne. C'est dans les environs de sa propriété que l'ultime scène du film La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier a été tournée, scène dans laquelle son personnage se promène à travers la campagne).
Il étudie au lycée Janson-de-Sailly dans le 16e arrondissement de Paris, d'où il est exclu, puis, en septembre 1945, au collège de Juilly en Seine-et-Marne. Vivant mal son état de cancre, il chante à la chorale de la Cigale, filiale des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, avec laquelle il se produira à la Basilique Saint-Pierre de Rome à Pâques en 1949. Il enregistre aussi un disque comme chanteur sous la direction de François Vercken.
Au pensionnat, il est complexé par ses camarades d'ascendance aristocratique ; aussi obtient-il la permission familiale d'arborer les armoiries d'un ancêtre que lui fabrique un héraldiste, ses parents vendant leurs alliances pour lui payer une chevalière portant discrètement son blason. C'est également au collège de Juilly que l'un de ses professeurs, père oratorien, lui révèle sa vocation de comédien. Afin de tester ses aptitudes, le Père Louis Bouyer lui propose de mettre en scène des pièces de théâtre, invitant Julien Green et Marcel Jouhandeau aux représentations. Ces deux derniers écrivains confirment le potentiel de Philippe Noiret pour le métier de comédien[3].
En 1949, ayant échoué trois fois au baccalauréat, il abandonne ses études et s'inscrit aux cours d'art dramatique de Roger Blin à Paris, à l'association de l'Éducation par le jeu dramatique (EPJD), fondée par Jean-Marie Conty. Puis il se forme au Centre dramatique de l'Ouest, où il rencontre Jean-Pierre Darras[4].
En 1953, Philippe Noiret entre au Théâtre national populaire (TNP) après une audition devant Jean Vilar et Gérard Philipe. Durant sept ans, il connaît la vie de troupe de théâtre, interprétant plus de quarante rôles des grands classiques (Le Cid de Pierre Corneille en 1953, Macbeth de William Shakespeare en 1954, Dom Juan de Molière en 1955, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais en 1956, Le Malade imaginaire en 1957 ou L'École des femmes de Molière en 1958). Avec la troupe, il se produit notamment au Théâtre national de Chaillot et au Festival d'Avignon, créé par Jean Vilar.
Il quitte le TNP en 1960 pour jouer dans la pièce de théâtre Château en Suède de Françoise Sagan, sous la direction d'André Barsacq, au Théâtre de l'Atelier. Dans le même temps, il interprète avec succès au cabaret un duo comique d'actualité politique avec Jean-Pierre Darras (à l'Écluse, aux Trois Baudets, à la Villa d'Este et à l'Échelle de Jacob). À travers leurs personnages de Louis XIV et Jean Racine, les deux comédiens se moquent des politiques de Charles de Gaulle et Michel Debré ou André Malraux.
De plus en plus sollicité par le cinéma à partir des années 1960, il abandonne le théâtre pendant trente ans, jusqu'à son retour en 1997 dans Les Côtelettes de Bertrand Blier, où il joue le rôle « d'un pauvre mec de gauche qui se retrouve en train de glisser à droite »[5]. La pièce est jugée sévèrement par la critique, mais est un succès public.
S'ensuivent L'Homme du hasard de Yasmina Reza aux côtés de Catherine Rich en 2001, Les Contemplations en 2002 où, seul en scène, il se livre à la lecture du texte de Victor Hugo, et enfin Love Letters (en) d'Albert Ramsdell Gurney (en) avec Anouk Aimée en 2005, correspondance épistolaire de deux personnages durant toute leur vie. Ces pièces sont autant de succès critiques et publics.
Formé au théâtre, Philippe Noiret n'envisageait pas à ses débuts de faire une carrière au cinéma[note 1].
Sa première expérience cinématographique a lieu en 1955, dans la première réalisation d'Agnès Varda, La Pointe Courte. À la dernière minute, il prend la place de Georges Wilson, tombé malade. Il est alors très marqué de se voir pour la première fois à l’écran (marchant de dos), ressentant un certain malaise du fait de son physique, malaise qu'il surmontera lorsqu'il tournera avec Jean Gabin[6].
Il retrouve le grand écran cinq ans plus tard, avec le rôle de l'oncle Gabriel de Zazie dans le métro de Louis Malle (1960). Cependant, son incursion au cinéma est lente. Alors que le paysage cinématographique est marqué par le mouvement de la Nouvelle Vague, il tourne sous la direction de réalisateurs de l'ancienne génération (comme Jean Delannoy, René Clair, Pierre Gaspard-Huit ou Jean-Paul Le Chanois), dans des films plutôt mineurs de leurs filmographies, le plus souvent dans des seconds rôles. Parallèlement, il commence une carrière internationale sous la direction de réalisateurs comme Peter Ustinov, William Klein ou Vittorio De Sica.
Après un rôle dur dans Thérèse Desqueyroux de Georges Franju en 1962, il se fait remarquer en 1966 dans La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau (Prix Louis-Delluc 1966). En 1968, sa carrière prend un nouvel essor avec Alexandre le bienheureux d'Yves Robert. Il obtient les faveurs de la presse et du public pour son rôle de cultivateur soumis à de rudes journées et ayant soudainement décidé d'arrêter de travailler. Le film sort quelques mois avant les événements de mai 68 et les idées libertaires du personnage contribuent à son succès auprès du public.
En 1969, il tourne avec Alfred Hitchcock dans le film d'espionnage L'Étau, au sein d’une distribution composée de comédiens français, notamment Dany Robin, Claude Jade, Michel Subor et Michel Piccoli.
La fin des années 1960 est ponctuée de films tournés à l'étranger et d'échecs retentissants (Clérambard en 1969 ou Les Caprices de Marie en 1970).
Le second film charnière de la carrière de Philippe Noiret est La Vieille fille de Jean-Pierre Blanc, tourné en 1971. Avec l'immense succès remporté par La Vieille fille, il s'implante définitivement dans le paysage cinématographique français, en confortant sa popularité auprès du public.
Tout au long de sa carrière, Philippe Noiret a fait preuve d’éclectisme dans ses choix, lui permettant de s’imposer aussi bien dans la comédie que dans le drame ou les films noirs. Sa femme, Monique Chaumette, a été une précieuse conseillère[6]. De même, n'ayant pas le physique de jeune premier, il interprète des personnages de « Monsieur Tout-le-Monde », tout en jouant avec son image. Il est sollicité pour des rôles de personnages odieux comme il avait déjà joué dans La Porteuse de pain (1963), pour des films avec une dimension engagée (comme Trois frères en 1980, interprétant un juge menacé de mort par les Brigades rouges ou Les Lunettes d'or en 1987, avec le rôle d'un homosexuel à l'époque fasciste). On lui refuse le rôle de Porthos au cinéma car « le metteur en scène ne l'a pas trouvé assez grand et a pensé qu'il n'avait pas l'humour du personnage »[7]. Ou encore, il n'hésite pas à accepter des rôles controversés. Ce fut le cas avec La Grande bouffe de Marco Ferreri aux côtés de Marcello Mastroianni, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi et son épouse Monique Chaumette. Ce film délirant, où un groupe d'amis quinquagénaires, désabusés de la vie, décident de se suicider collectivement dans une dernière orgie en se gavant de nourriture et de sexe, provoque un scandale au Festival de Cannes 1973.
Par ailleurs, production franco-italienne, La Grande bouffe lui ouvre définitivement les portes d'une carrière en Italie. Ainsi, dès 1973 il retrouve Marco Ferreri pour Touche pas à la femme blanche. Puis il tourne notamment Mes chers amis de Mario Monicelli (1975), dont l'énorme succès le fait définitivement adopter par le public italien et dont il tournera la suite en 1982 (Mes chers amis 2), Le Désert des Tartares de Valerio Zurlini en 1976, Trois frères de Francesco Rosi en 1980, La Famille d'Ettore Scola en 1986, Les Lunettes d'or de Giuliano Montaldo en 1987, puis Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore en 1988 ou Le Facteur de Michael Radford en 1994. Au total, il tournera une vingtaine de films outre Alpes.
De même, les années 1970 sont marquées par sa rencontre importante avec le réalisateur Bertrand Tavernier. Comme il avait tourné dans Poil de carotte (1973), premier film d’Henri Graziani, Philippe Noiret s’attache à tourner avec les réalisateurs se lançant dans leur première œuvre. Il aide ainsi Tavernier à monter son premier film, L'Horloger de Saint-Paul (1974), et devient un de ses comédiens fétiches marqué par une longue collaboration et une grande complicité (il a été le témoin de mariage de Bertrand Tavernier).
Après cette première expérience de L'Horloger de Saint-Paul, ils tournent encore sept films ensemble : Que la fête commence (1975), Le Juge et l'assassin (1976), Coup de torchon (1981), La Vie et rien d'autre (1989) et La Fille de d'Artagnan (1994), films dans lesquels il endosse les premiers rôles ; et il effectue quelques participations amicales, d'une part dans Une semaine de vacances (1981) où il reprend son personnage de L'Horloger de Saint-Paul (le temps d'une scène, ce dernier évoque les événements relatés dans le film précédent et présente un personnage plus apaisé ayant tiré des leçons de la vie) et d'autre part, dans Autour de minuit (1986). De plus, La Mort en direct (1980) aurait pu porter à neuf le nombre de leur collaboration, puisque Philippe Noiret devait interpréter le rôle du mari de Romy Schneider. Cependant, absent des plateaux de cinéma pour cause de santé, il est remplacé par Max von Sydow.
Le , il obtient son premier César du meilleur acteur pour son rôle dans Le Vieux Fusil de Robert Enrico. Il prend le rôle d’un médecin qui venge la mort de sa femme et sa fille, sauvagement assassinées par des soldats SS, à la fin de l'Occupation allemande. Le film remporte un énorme succès[8], et avec ce personnage fou de douleur face à la mort de sa femme interprétée par Romy Schneider, il impose l'image d'homme séduisant. Le face-à-face avec Romy Schneider, marquée par la vie, et malgré des débuts délicats, se révèle finalement une belle rencontre humaine entre les deux acteurs et donnera lieu à de grands moments de cinéma (notamment lors de la séquence tournée à La Closerie des Lilas qui relate la rencontre entre Julien Dandieu et celle qui deviendra l'épouse adorée du personnage. Il lui déclare de but en blanc qu'il l'aime et qu'il désire l'épouser après l'avoir regardée en silence)[6]. Il retrouve par la suite des personnages charmants, notamment face à Catherine Deneuve, Sabine Azéma, Charlotte Rampling, Simone Signoret, Fiona Gélin ou Ornella Muti. Du fait de cette image qu'il impose désormais, il devient le premier homme à faire la couverture du magazine féminin Elle en 1978[9].
En 1978, il prête sa voix au spectacle de nuit La Cinéscenie du Puy du Fou, aux côtés d'Alain Delon, Jean Piat, Suzanne Flon ou encore Robert Hossein.
Cependant, la fin des années 1970 est marquée par quelques difficultés connues par l'industrie cinématographique et des projets ne voient pas le jour. Philippe Noiret s'engageant sur certains de ces projets et attendant leur aboutissement, il tourne alors moins de films. Ou bien certains films sont entrepris mais ne sont pas menés à terme, comme Coup de foudre de Robert Enrico (1977) avec Catherine Deneuve, qui est arrêté au bout d’une semaine de tournage. Puis il reste un an sans tourner, étant malade.
Philippe Noiret revient sur grand écran dans les années 1980 avec Pile ou face de Robert Enrico.
Si il y a un couple d'auteurs qui a marqué le cinéma français, il s'agit bien du compositeur Philippe Sarde et du réalisateur Claude Sautet. Hommage à ce dernier, la B.O.F du Cinéma de Claude Sautet rassemble l'ensemble des collaborations tant réussies. Tout commença en 1970 avec le film Les Choses de la vie et sa sublime "Chanson d'Hélène" interprétée par Romy Schneider. Un ton, une atmosphère étaient nés et durant les années qui suivirent, jamais la magie communicative des deux artistes ne subit le moindre écart. [...] Simple, touchante et vivante, proche de nous tous, les différentes partitions de Philippe Sarde, de César et Rosalie en passant par Vincent, François, Paul et les autres, jusqu'à l'ultime Nelly et Monsieur Arnaud, nous émeuvent toujours autant et nous rappellent les plus grands moments d'un cinéma d'auteur qui a souvent atteint la perfection. Un témoignage culturel et musical qui n'a pas son pareil. --Didier Leprêtre
S'il le désirait depuis longtemps, Chabrol craignait d'adapter Madame Bovary et de rivaliser avec son auteur. Après Jean Renoir et Vincente Minelli, il signe pourtant une remarquable autant que fidèle adaptation du chef-d'œuvre de Flaubert, une adaptation respectueuse de la déchéance d'une femme qui rêve d'une vie moins terne et se livre aux affres de la passion, par ennui. Comme le réalisateur l'explique lors de sa leçon de cinéma en bonus, il tenait à rester proche du texte, à en respecter le découpage, suivre le rythme [...] des dialogues et celui de la description. Les images 1.66 16/9 sont mises en valeur par une définition fine, contrastée, et par un superbe équilibre des couleurs, de doux pastels laissent entrevoir le caractère romantique d'Emma et une pâleur verdâtre la violence de son agonie. La piste sonore reste relativement calme mais se démarque par d'agréables tonalités cristallines et une très belle musique. --Sophie Wittmer